La gestion du risque de réputation
Notre étude précédente « Risque et Confiance » a révélé que les dirigeants d'entreprises mondiales étaient de plus en plus sensibles au concept de risque de réputation découlant des risques liés à l'entreprise, à la conformité, à la chaîne d'approvisionnement, ainsi qu'à divers autres facteurs.
Nous avons donc décidé de faire du risque de réputation, une nouvelle catégorie de risque dans le cadre de notre sondage « Risque et Confiance » de mai 19. Les résultats sont surprenants : nous constatons que 29 % des chefs d'entreprises mondiales prévoient que risque de réputation augmentera dans les années à venir.
Le risque de réputation n'existe pas en vase clos, il est la conséquence d'une erreur commise quelque part dans l'entreprise - potentiellement une défaillance de produit, une insuffisance de service, une défaillance technologique ou une erreur de jugement de la direction entraînant une défaillance de la gouvernance. De par sa nature même, le risque de réputation est un risque qui est profondément lié au fonctionnement de l'entreprise elle-même et qui peut affecter des organisations de toutes tailles.

Comment répondre au risque de réputation ?
Les assureurs doivent passer à un nouveau modèle : prévenir et guérir.
Dans le passé, les assureurs étaient appelés à protéger les actifs corporels : maisons, bâtiments, outils de production, responsabilité civile des employés ainsi que les biens matériels de toutes sortes. Bien que ce soit toujours le cas, la mondialisation et l'essor de l'économie de l'information basée sur la technologie font que l'assurance est également appelée à protéger des choses plus intangibles comme les risques liés au cyber et aux données, les relations commerciales, les chaînes d'approvisionnement, les actifs numériques, la propriété intellectuelle et plus globalement encore, la réputation.
Les risques matériels et immatériels se multipliant, les assureurs, les courtiers et les gestionnaires de risques devront travailler en étroite collaboration pour renforcer la résilience des systèmes, des processus et des actifs des entreprises. C’est l’ensemble de la chaine de valeur qui doit être revu afin de mieux les protéger contre les risques interconnectés et la dépendance croissante à l'égard du commerce et de la technologie au niveau mondial.
La couverture de la réputation se généralisera à mesure que ce risque lié aux Conseils d’Administration sera réévalué
Nous constatons déjà que notre réseau de courtiers et nos assurés sont très intéressés par des discussions approfondies leur permettant de mieux comprendre les facteurs de risque liés au fonctionnement des « Conseils d’Administration » et les stratégies de prévention et d'atténuation de ces risques. De la même façon que le marché a trouvé un moyen de modéliser le coût des réclamations pour les pertes d'exploitation liées à des dommages non matériels dans le cadre de la couverture du terrorisme ou de la violence politique, nous croyons qu'il y aura un intérêt à modéliser et à atténuer le coût de la gestion du risque de réputation et du dommage à la valeur de la marque causé des déclencheurs précis.
Le risque interconnecté mettra à l'épreuve la capacité de gestion et les structures organisationnelles
Les gestionnaires d'assurance, les gestionnaires de la continuité des opérations, les gestionnaires de la sécurité et ceux de la santé ainsi que les équipes de « Risk management », doivent créer une vision commune de l'entreprise, une stratégie cohérente de gestion des risques à 360 degrés et une réponse rapide et agile à l'atténuation et au contrôle des risques.
Les solutions globales seront de plus en plus recherchées
Aujourd'hui, les affaires sont de plus en plus mondiales, quelle que soit la taille de l'entreprise. Cela signifie que la communauté de l'assurance devra être plus attentive aux défis qui se posent en termes de politique, d'économie, de chaîne d'approvisionnement, de conformité réglementaire et de cyber-menaces qui circulent de manière « transparente » à travers les continents. Il faudra donc évaluer beaucoup plus attentivement la qualité et l'efficacité des réseaux de partenaires locaux, investir dans des partenariats de meilleure qualité et adopter rapidement des solutions technologiques qui offriront une visibilité, une sécurité et un service accrus.
Delphine Leroy
Directrice Générale France
